vendredi 24 février 2017

La vie est dure, moi aussi. 14




Une journée semblable aux autres qui passe avec le seul intérêt de faire diminuer le nombre du compte à rebours pour le 6 mars.

Une fin de journée en forme de projet qui apparaitrait presque comme une sortie de fête puisque je vais m'habiller, mettre des chaussures et mon petit manteau pour aller au vernissage de l'expo de peinture de la commune voisine.

On m'avait demandé d'y accrocher trois aquarelles et je leur avais confié trois belles Indiennes de l'Inde en face.

J'ai fait le tour de l'expo accrochée au bras de Jno pour éviter les pièges des boitiers de câbles au sol en me  demandant ce que mes Indiennes étaient venues faire dans ce salon ... 

J'ai croisé une multitude de gens que je ne connaissais pas et un bon nombre que je connaissais et c'est ce qui m'a sans doute bien plus épuisée que de rester debout. 

Dans ce bon nombre que je connais, seuls trois m'ont parlé. 

Une seule m'a demandé sincèrement de mes nouvelles et alors que je me tournais vers son mari, j'ai vu le visage de ce dernier pivoter vers la droite avec une moue affolée.

La deuxième rencontre qui m'a parlé était une volubile qui m'a demandé comment j'allais bien et j'ai dit :-Pas trop en ce  moment. Et elle m'a rétorqué que elle aussi, elle avait la vie empoisonnée par un gros rhume qui durait. Là, je me suis juste dit : -Ouf je ne l'ai pas embrassée.

La troisième rencontre qui m'a adressé la parole était un qui sortait aussi de l'hôpital mais lui c'était le bras alors il a pu tout nous raconter, le sciage de l'os, la broche, l'insensibilité des doigts, qu'il ouvrait ses tubes de peinture avec les dents car il pouvait quand même peindre car heureusement c'était le bras gauche qui était scié... Et puis il ne m'a pas demandé ce qui m'était arrivé, heureusement qu'il s'en foutait totalement.
Il m'aura donné l'occasion de vérifier in situ que  parler d'un bras blessé c'est quand même drôlement plus facile que d'aborder pipiland et compagnie.

Après ces trois rencontres totalement déprimantes, je suis allée m'échouer sur une chaise la tête dans un ficus loué à Jardiland.

Et quand les discours se sont tus, nous nous sommes sauvés.

J'ai fini la soirée à la maison pliée par la douleur à parler à ma vessie et à lui dire de se calmer mais elle est sourde ma douleur. 

Ma douleur est sourde et me saoule. 

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