samedi 7 mai 2022

Bobine de fil dans le désordre

 



Toujours dans ma découverte des commerces de Montauban, ce matin je cherchais une mercerie pour acheter du fil. 
Je suis entrée dans ce que j’identifiais comme un magasin susceptible de vendre un peu de mercerie, mais quand je dis que je suis entrée, c’est une formulation d’usage, car je n’ai pas pu entrer. J’ai simplement pu déclencher une sonnette en poussant la porte qui s’est entrebâillée de vingt centimètres en allant buter contre des cartons. Arrivée à ce moment-là, j’ai douté d’avoir poussé la bonne porte, alors je suis ressortie en prenant un peu de recul sur le trottoir, mais c’était bien la bonne entrée et j’ai donc repoussé la porte et essayé de faire passer ma tête. 
Je me suis crue en Inde.
J’ai vu une autre tête surgir dans le fond et par un couloir large de cinquante centimètres un corps se frayait un chemin en marmonnant, faut pas que je grossisse. 
Quand la personne est arrivée, je lui ai demandé mon fil en lui montrant un échantillon pour la couleur, depuis le trottoir en passant la main par les vingt centimètres d’ouverture concédés par la porte. 
Je voulais du fil écru. Elle est revenue assez longtemps plus tard avec une bobine qu’elle m’a tendue par l’entrebâillement, j’ai l’impression que le fil est blanc, pas écru, et je lui dis, mais elle me répond, regardez bien, c’est blanc nacré. J’ai bien regardé et j’ai trouvé que c’était poussiéreux, blanc poussiéreux, mais pas nacré. J’ai osé insisté pour obtenir un ton plus beige et elle est repartie par le même goulot de cinquante centimètres pour revenir avec une bobine plus conforme au niveau couleur, mais qui sortait plus de sa boite à couture que d’un rayon de la boutique. Je me permets de lui faire remarquer que pour la couleur ça pourrait aller, mais que la bobine est bien entamée. Elle ne nie pas, elle ne cherchait d’ailleurs pas à me le faire croire et me dit, c’est pour vous dépanner. 
Je suis OK et je lui paie les trois euros qu’elle me demande pour sa moitié de bobine et me lance à lui demander s’il y a des merceries dans le centre-ville. Sa réponse tombe, implacable : 
— Moi, vous savez j’ai déjà bien assez à faire avec tout ce que j’ai ici, alors je me moque complètement de ce que font les autres. 

dimanche 1 mai 2022

Les rideaux

 


Aujourd’hui, cela fait un mois que nous habitons à Montauban et cela fait un mois que nous nous installons, avec de l’aide et aussi souvent tout seuls ce qui ne serait pas très grave si nous étions de bons bricoleurs, ce qui n’est pas le cas, nous sommes juste bourrés de bonne volonté et de mauvaise humeur quand le mur à franchir est trop haut. 

Quand nous tentons malgré tout de franchir le mur, cela nous amène à des épisodes dignes de Mr Bean et l’épisode du rideau de la chambre fait partie du florilège. 

Il y avait déjà un rideau occultant à la fenêtre de notre chambre, mais pas super beau et bien moins beau que celui que nous avions dans notre maison et que j’avais récupéré. Mon plan était donc de remettre mon beau rideau en le doublant du rideau en place. Jusque là, ce n’est que de la couture et même sur 3 m 50, je gère bien et seule. 

Malheureusement, nous avions détecté un léger défaut, c’est que la barre de rideau avait été placée à ras du plafond et que la tête de rideau frottait et que le rideau circulait très mal. Pas de problème, me dit mon mari bricoleur, je vais baisser légèrement la barre et le rideau coulissera sans entrave. 

Le seul risque encouru, c’est la hauteur sous plafond, un bon 3 m 50. Heureusement, car nous avons toujours une chance incroyable, la copropriété a acheté un immense escabeau qui est à disposition dans le couloir de la cave et nous avons donc pu atteindre les sommets, juchés sur cette double échelle. 

Lorsque tout a été installé, que le grand, lourd et beau rideau coulissait joyeusement sur sa tringle, j’ai voulu rabattre les volets intérieurs et là, déception, les volets butaient sur la barre et ne se rabattaient plus… 

Grâce aux rideaux mis en place – et qui coulissaient comme des neufs – nous avons quand même pu obscurcir la chambre pour la nuit et surtout réfléchir au plan B. 

L’idée première de mon mari bricoleur était de placer des potences de barre plus longue pour ainsi gagner de la place en avant de la fenêtre et pouvoir ainsi rabattre les volets intérieurs. 

J’ai suivi son idée que je trouvais excellente, j’avais même repéré les potences ad hoc sur le site Mr Bricolage et ce ne serait que l’affaire de la matinée du lendemain pour que tout soit remis en place correctement, volets qui s’ouvrent et rideau qui circule. 

Mais dans la nuit, j’y ai repensé, j’ai refait le schéma, volets, fenêtre, rideaux et à 3 h du matin, j’ai compris que ce n’était pas une affaire de longueur de potence, mais tout simplement que nous avions descendu la barre de rideaux devant la fenêtre et que ce n’était pas que les volets qui ne se rabattaient plus, c’était la fenêtre qui ne s’ouvrait plus. 

J’avais constaté pour les volets, mais je n’avais pas essayé d’ouvrir la fenêtre. 

Je n’ai pas réveillé mon mari bricoleur pour lui annoncer ma conclusion que je ressentais comme une révélation, mais ça, c’était parce qu’il était 3 h du matin et qu’à des heures aussi matinales, le moindre truc prend des allures de révélation. 

J’ai attendu le petit déjeuner. 
Je lui ai dit et il m'a répondu : 
- C'est pour ça qu'ils avaient placé la barre à ras du plafond.

Les bonnes nouvelles, c’est qu’on n’a pas eu à aller voir Mr Bricolage, qu’on a fait l’économie de deux potences et qu’il suffisait de remonter la barre et de la refixer dans sa position initiale, même pas de trous à repercer. 

Il a fallu tout de même gravir de nouveau notre sommet à 3 m 50.

J’ai raccourci mon rideau par le haut pour qu’il ne racle plus le plafond. 

C’était si simple et pourtant ça nous a pris deux matinées.