samedi 8 mai 2021

Chronique pichayenne 02


 Chronique pichayenne.

  Il y a tous les jours de votre vie et puis un seul qui sera différent pour toujours de tous les autres, c’est le jour où vous avez rencontré Pichaya. Ce jour si particulier qui marque une vie et dont on se souvient comme le premier jour du reste de sa vie, celle que l’on va désormais vivre avec Pichaya. 
  
  Ce jour si particulier pour moi a eu lieu au printemps 1998 à Pondichéry, quand notre fils nous a dit : « je vais vous présenter un ami ». Il nous a présenté Pichaya, qui venait tout juste de terminer les travaux de Villa Pondichéry, et nous avons été les premiers clients de sa guest house. Il nous avait attribué la chambre du bas, celle que nous connaissons maintenant comme sa chambre. À peine entrée dans la chambre, je me suis assise sur le bord du lit qui s’est effondré au sol, cassé en deux et après un moment de stupeur et une grosse rigolade, nous sommes allés lui annoncer, avec une petite appréhension, qu’on avait cassé le lit. On avait peur de se faire engueuler — ça, c’est parce qu’on ne le connaissait pas bien — et on s’est retrouvés presque gênés de le voir autant s’excuser et organiser immédiatement notre déménagement à l’étage. 
  Très rapidement après s’être énormément excusé pour le désagrément qu’il nous causait, il nous avait expliqué que le menuisier était un con, car il avait taillé les montants du lit dans du bois qui avait de gros nœuds et que c’est pour ça que ça s’était brisé dès que je m’étais assise. J’avais eu confirmation de l’erreur du menuisier quand j’avais entendu Pichaya lui téléphoner. C’était en tamoul, mais on pouvait tout à fait comprendre qu’il l’engueulait sans ménagement. Dans la demi-heure, nous avions vu le menuisier débarquer pour récupérer le lit. 
  Nous avions eu le temps de déménager et de nous installer à l’étage. 
  J’étais sous la douche lorsque, soudain, la porte s’était grand ouvert et j’avais eu la surprise de faire la connaissance de Vasanty, la sœur de Pichaya qui était passée contrôler les travaux de peinture. C’est comme ça que nous avons fait connaissance et c’est inoubliable. 
  C’est après ces premiers épisodes assez fracassants pour l’un et inattendus pour l’autre que nous sommes devenus amis. 
  Nous en reparlions régulièrement et il nous confirmait chaque fois que tout était de la faute du menuisier qui avait mal choisi sa traverse de bois et qui avait oublié de poser le loquet de la porte de douche. 

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