lundi 30 décembre 2024

Tandem patriarcal

 

Une journée de tandem sur l’île-aux-Moines, ça fait rêver. Surtout si on a la chanson Vanessa Paradis en tête, cela va bien au-delà du rêve, c’est un fantasme réalisé : « Dans le mot je t’aime/Tandem/Autant d’M/Parfois ça brille comme un diadème/Toujours le même thème/Tandem/C’est idem » et juste après : « Bientôt le crash/I don't know when ».
Il ne faut jamais faire l’impasse sur les conclusions, même si elles sont en chanson.
La journée de vacances avait débuté sur un coup de fil juste au moment où Simon garait notre voiture sur le parking de l’embarcadère pour la traversée vers l’île-aux-Moines. C’était une période pénible, mon premier livre (sur les trafics d’enfants dans l’adoption internationale) venait de sortir, et j’appréhendais chaque notification sur mon téléphone. Là, c’était une vraie sonnerie et il était plus rare que les injures arrivent en direct, les gens manquent de courage.
C’était le voisin qui ne me laisse pas le temps d’en placer une, il me demande combien de temps on compte laisser notre voiture garée devant son porche, que ça commence à bien faire. Il est furieux. Je lui réponds en rigolant qu’elle va sans doute rester longtemps vu que ce n’est pas notre voiture, vu qu’on est dans le golfe du Morbihan, vu qu’il pourrait me parler plus gentiment. Il me sort pour s’excuser : « Tu ne vas pas me croire, mais c’est exactement la même voiture que la vôtre ! Exactement ! » Je lui ai répondu que je le croyais, car Honda n’avait pas sorti un modèle spécialement pour nous et qu’il devait y avoir des milliers de gens qui avaient exactement la même voiture que nous. Il n’avait pas poursuivi la conversation. En général, quand on se sent stupide, on abrège.
Cette diversion n’a rien à voir avec le tandem, mais c’est en repensant à cette journée que je me suis souvenue du voisin et de ses certitudes.

Une fois la voiture garée dans le parking prévu pour les touristes, nous avons traversé pour rejoindre l’île. Nos amis bretons nous avaient conseillé de louer des vélos ; l’île est petite, mais à pied, ça fait tout de même des kilomètres et le mieux c’est de louer des vélos pour la journée.
Nous avions donc suivi leur conseil et prévu de passer la journée à vélo. Pour Simon, c’est sans questionnement, il a fait beaucoup de vélo dans les Alpes, sur une île, ça sera sans effort. Pour moi, même si je sais faire du vélo et en ai fait, c’est toujours plus périlleux, car j’aime modérément, il faut que le revêtement soit du billard, que ça ne monte pas, que la selle soit confortable, que Simon me réexplique tout le fonctionnement des vitesses et finisse par me faire le réglage et me dise : « Tu ne touches plus à rien ! »

Dès la sortie du bateau, nous repérons le loueur de vélo qui, comme à l’habitude, est placé à l’endroit stratégique, à droite ou à gauche de l’embarcadère. Nous louons nos deux vélos, des vélos basiques qui conviennent à tout le monde à condition de régler la selle, ce que fait la loueuse d’un tour de pince, et nous démarrons sur quelques mètres au moment où je vois, posé contre le mur, un magnifique tandem qui produit dans mon cerveau une suite d’images et de réflexions incontrôlables. La plus représentative de ces multiples réflexions imagées est : « Pourquoi louer deux vélos, alors qu’on nous en propose un pour deux ? » Dans la multitude des images mentales qui se précipitent, je vois le tandem comme la somme de deux vélos que l’on aurait accrochés ensemble. Mon cerveau ne va pas plus loin que : « Ce sera plus pratique. » Je fais immédiatement part à Simon de ce « Ce sera plus pratique », il n’ose rien répliquer et nous faisons demi-tour pour faire l’échange chez la loueuse. Cette dernière, un peu moqueuse, après coup, je m’en suis bien souvenu, me dit : « Vous en avez déjà fait ? », je lui dis que non, mais que ça ira. Elle ajoute : « Vous vous entendez bien ? » Elle me fait rire.
Et nous voilà vraiment partis cette fois, sur le tandem, Simon en tête parce que sa place était évidente, vu mon niveau en cyclisme et et du fait qu’on n’ait jamais vu une femme diriger un tandem. « Vraiment partis », c’était après être parvenus à se synchroniser pour relever l’engin très lourd et à mettre le pied sur la pédale en parfaite harmonie aussi pour attaquer la petite côte à la sortie de l’embarcadère.
C’est juste après l’effort à fournir pour passer la côte que je comprends que je me suis fait piéger et que le tandem est une invention du patriarcat.
Le guidon sur lequel j’ai posé mes mains est fixe. On se demande même pourquoi ils lui ont donné une forme de guidon puisqu’il ne sert à rien, juste à poser ses mains et prendre appui pour pédaler. C’est un guidon passif.
Pour les pédales, c’est encore plus surprenant, je me sens entraînée par le rythme de Simon, je n’ai aucune indépendance, mes jambes doivent suivre les siennes au risque de me faire embarquer par le mouvement de rotation et de me prendre les pédales dans les mollets ! C’est très désagréable, à la limite de la crise d’angoisse. Simon semble ne se rendre compte de rien. Évidemment, il est devant, il a un guidon qui tourne, des poignées qui freinent et il pédale comme il a envie de pédaler. Je me demande même s’il se souvient que je suis à l’arrière.
C’est l’été et les petites routes de l’île sont encombrées de familles en vacances, de poussettes et de vélos qu’il faut doubler ou éviter et avec l’engin que nous avons, c’est plus que périlleux, surtout que je persiste à vouloir tourner le guidon qui reste soudé à la structure.
Les arrêts sont une épreuve pour éviter de se vautrer dans le fossé. Nous devons nous concerter pour poser le pied au sol pile en même temps et ensuite pencher le tandem pour en descendre sans risquer de nous retrouver dessous à la moindre fausse manœuvre.

Toute la journée s’est écoulée ainsi avec en prime les portions de descente qui suivaient les montées — c’est logique — et étaient largement plus pénibles puisque Simon, habitué aux descentes des Alpes, pédalait et suivant la logique patriarcale du tandem, m’entraînait moi aussi à pédaler à toute allure alors que je ne pensais qu’à freiner et me crispais sur mon guidon fantoche en serrant des poignées de frein imaginaires et en hurlant : « Freine ! Freine ! Sinon, je me jette sur la route… »
Je crois que le pire du pire a été de réaliser qu’il n’y avait qu’un seul tandem de location sur l’île et que, durant toute la journée, nous avions fait le spectacle. Les gens se retournaient sur notre passage et commentaient. Mon énervement est arrivé à son paroxysme quand nous avons croisé un groupe de vacanciers et qu’une femme s’est sentie maligne de lancer en me montrant du doigt et en s’adressant à Simon : « Elle pédale même pas ! » Si j’avais pu descendre du tandem, je l’aurais giflée.

Fin d’après-midi, l’heure du bateau de retour sur le continent.
Pendant que Simon remettait le tandem à sa place contre le mur, la loueuse m’a demandé en me rendant ma caution : « Alors ! Vous allez rester ensemble ou vous vous séparez ce soir ? » Je lui ai répondu que, pour cette fois encore, on avait surmonté et qu’on devrait continuer ensemble, mais que ça avait été dur tout de même. Elle m’a regardée, elle a regardé Simon qui revenait et elle a ajouté : « Normalement, quand les couples rentrent en fin de journée pour me rendre le tandem, pour ceux qui ont tenu jusqu’à la fin de journée, ils se sont tellement engueulés qu’ils ne se parlent plus ! »

Nous, on s’est encore parlé, mais on ne refera plus jamais de tandem parce qu’on avait évité le crash prévu dans la chanson de Vanessa, mais de justesse.

Depuis, je suis persuadée que le tandem doit être considéré comme un outil au service du patriarcat et inscrit à tout ce que nous prévoyons de supprimer pour abolir le patriarcat.

samedi 28 décembre 2024

Mais vieillir, oh, oh vieillir -02

 

Je pensais avoir exorcisé la vieillesse en l’écrivant, mais une page n’aura pas suffi. Il faudrait sans doute en faire un roman tant la matière est riche, mais c’est trop triste, je préfère écrire des romans où les personnages ont encore la vie devant eux et l’amour en eux.

Le mois des vœux se profile et j’ai préparé ma carte comme je le fais chaque année depuis des décennies. J’y tiens à cette carte que je crée, je m’y accroche bien plus qu’aux vœux eux-mêmes en me persuadant que c’est uniquement parce que j’envoie une œuvre personnelle que les vœux se réaliseront. 

Cette semaine, j’ai finalisé ma création et, sans rien vous en dévoiler, elle n’est pas franchement joyeuse, mais comment envoyer des petits chatons enturbannés qui dansent dans la poudreuse alors qu’il y a l’Ukraine, Mayotte, Gaza et des otages et que je n’ai même pas osé vous souhaiter Hannouka. Là, il est encore temps si j’en ai le courage. 

Et toujours pour que mes vœux aient une chance de se réaliser, je m’efforce d’envoyer un maximum de mes cartes par la poste, dans une vraie enveloppe avec un vrai timbre. 

C’est là que l’histoire de la vieillesse me retombe dessus. 

Je n’ai plus de timbres et je vais donc à la poste me ravitailler en vignettes. Je pense que c’est au moment de cette prise de décision que j’ai commis une erreur, j’aurais pu aller au guichet acheter un carnet de vrais timbres qui auraient été d’ailleurs plus élégants sur l’enveloppe, mais je me dirige vers le distributeur automatique et je commande seize vignettes d’affranchissement. 
Si je me souviens si précisément du nombre des vignettes, c’est que l’imprimante de l’automate met environ cinq secondes à imprimer chaque vignette. Et il vous fait le décompte avec une petite roue qui tourne pour chaque vignette. Inutile de préciser qu’au bout de la deuxième vignette, j’ai regretté d’en avoir commandé seize ! 
Plantée devant la borne, j’attends patiemment et, quand arrive la seizième, j’ai le sentiment d’avoir gagné au loto. Il me reste à demander une facture, l’écran me propose de passer en mode professionnel, tout semble soudain s’accélérer dans le bon sens jusqu’au moment où je me retrouve à devoir taper tous les chiffres de ma carte Pro que, par chance, j’ai pensé à glisser dans ma poche en partant de chez moi. Taper ou écrire des chiffres représente toujours une tâche ardue pour mon cerveau, qui n’enregistre aucun chiffre dans l’ordre, même en les recopiant. En me concentrant, je parviens à taper les douze chiffres de ma carte Pro et l’écran m’annonce que tout est OK, ma facture est envoyée dans ma boite mail. 
J’avais atteint une satisfaction que certains qualifieraient de nirvana, quand je sens surgir derrière moi un bras qui me bouscule et une main qui se projette et appuie sur l’écran qui se réinitialise. Stupéfaite, je découvre une employée de la poste collée contre moi et à qui je demande ce qu’elle vient de faire. Elle bafouille un peu et se retourne vers la grande salle en me désignant un employé chargé de l’accueil : « C’est lui ! » Et face à mon ahurissement, elle précise : « C’est lui qui vous a signalée ! », et elle repart sans demander son reste quand je lui réponds que je suis tout simplement en train de passer commande de vignettes et de demander une facture. 

J’ai eu mes vignettes d’affranchissement, mais pas la facture. En intervenant sur l’écran, l’employée avait annulé l’opération en cours. 

De retour chez moi, j’ai filé à la salle de bain, là où Simon m’a installé trois miroirs, un de face et deux de côté. Je me suis bien regardée, de face, de dos, de profil pour me remettre en situation ou plutôt dans la situation de l’employé qui avait signalé la vieille cliente en difficulté devant le distributeur. 
C’étaient peut-être mes cheveux ramassés à la va-vite dans une pince, c’était peut-être cette vieille parka qui me donne des allures de réfugiée kosovare, c’était peut-être mon genou qui me fait encore légèrement boiter, c’était peut-être tout. Ce tout qui donne le signal de la vieillesse et des clichés qui y sont associés.

Durant leur formation d’employé des postes, après avoir écrit sur leur front « La poste », on dit aux stagiaires : « Dès qu’il y a une vieille ou un vieux qui se présente à un distributeur, ne le quittez pas des yeux et jetez-vous sur lui au moindre signe de défaillance. »


samedi 21 décembre 2024

Mais vieillir, oh, oh vieillir

 

Autoportrait

Je suis devenue vieille lorsque je suis venue vivre à Montauban. Ça fait deux ans et demi. 

C’est arrivé d’un coup.

Jusque-là, je passais les années en m’amusant, en glissant doucement vers cette vieillesse inéluctable, mais que j’imaginais loin de moi. 

Mais, le passage à Montauban a agi comme un révélateur, j’y rencontrais des inconnus qui me découvraient et qui me disaient que j’étais vieille. Ils ne me l’ont pas dit directement, quoiqu’on m’ait déjà fait le coup, il y a plusieurs années en arrière, dans un salon où un couple avait acheté un de mes tableaux et avait demandé à me rencontrer, ce que j’avais bien entendu accepté. Le tableau était une grande peinture et j’avais prévu de leur offrir un de mes livres d’artiste. À l’heure du rendez-vous, je m’étais avancée vers eux, un couple d’une soixantaine d’années et le monsieur m’avait accueillie par un : « Ah ! Mon Dieu, on ne vous imaginait pas aussi vieille ! » Je ne m’étais même pas sentie obligée d’être polie malgré les dénégations de sa femme qui en avaient fait des caisses pour rattraper l’irrattrapable en m’expliquant que ma peinture était si dynamique qu’ils n’avaient pu imaginer que ce soit une artiste de mon âge qui en était l’auteur… Je les avais laissés en plan en gardant mon cadeau sous le bras. 

Depuis cet avertissement qui remonte à au moins quinze ans, j’avais oublié, j’avais baissé la garde. Je n’entendais que Simon, celui qui m’appelle sa petite fille vieille et qui me dit que je suis une petite merdeuse.  

En arrivant à Montauban, j’ai compris la dureté de ne pas rester vivre sur les lieux où l’on a été jeune, là où j’étais une jeune mère de famille, une jeune photographe, une jeune demandeuse d’emploi, une jeune grand-mère, une jeune militante, une jeune patiente, une jeune citoyenne, là où les autres me regardaient avec en arrière-plan l’image d’une femme encore jeune. 

Désormais, je suis vieille. Direct. 

Et ce n’est pas tant que d’être vieille, je savais que c’était inéluctable, mais que ce soit des étrangers qui viennent me le dire, c’est insupportable. 

Lorsque je tends ma carte de mutuelle dématérialisée sur l’écran de mon iPhone et que l’on me dit doucereusement : « On va vous faire une impression papier, ce sera plus pratique pour vous », lorsque je paie avec mon téléphone et qu’on me dit : « Vous êtes moderne pour votre âge », lorsque le vendeur de fruits et légumes m’apostrophe : « Petite mamie », je réplique que je ne me sens pas concernée. 

Je sais que mes cheveux ont blanchi, que mon corps a changé, que mes mains disent mon âge, mais c’est mon affaire devant le miroir. 

J’ai compris toute seule que j’avais vieilli. C’était quand j’ai trouvé que les autres étaient vieux et que je découvrais qu’ils étaient plus jeunes que moi. C’était quand un homme se retournait sur moi et que je le trouvais vieux et qu’un jour, il n’y a plus eu que les vieux pour se retourner. C’était quand j’ai réalisé que je ne pouvais plus dire que j’étais tombée amoureuse parce que ça horrifiait mon interlocuteur. C’était quand j’ai gardé mes chagrins d’amour pour moi parce que les vieux n’ont plus d’histoire d’amour. La société l’a décidé. L’amour des vieux et entre vieux, c’est repoussant. 

C’est tout ça vieillir. 

Certains jours, pour me faire rire, je repense aux acquéreurs de ma peinture. Ceux qui m’avaient trouvée vieille. Ils ont dû accrocher le tableau sur un de leurs murs et que disent-ils à leurs amis si ces derniers le remarquent ? C’est une vieille artiste qui peint comme une jeunette… On s’est fait avoir, on a acheté un tableau sans rencontrer l’artiste au préalable et on a eu la déception de notre vie, c’était une vieille dame… 

Je ne sais pas et, en plus, je ne me souviens même plus du tableau que je leur avais vendu. 
Sauf que c’était un truc de jeune. 



lundi 9 décembre 2024

Boucher de Joyce Carol Oates

 


Joyce Carol Oates, Boucher, traduit de l’anglais (États-Unis) par Claude Seban. Philippe Rey, 480 pp., 25 €

C’est un grand roman effrayant. 
Le boucher du roman c’est le Dr Silas Weir, un personnage créé à partir de trois scientifiques américains ayant réellement existé. 

Le roman se déroule au milieu du 19e siècle et dépeint dans le détail les expérimentations du Dr Weir sur des femmes internées dans un asile d’aliénées. 

« Mon intention était de suivre un plan méthodique : retirer chirurgicalement les organes féminins un par un — ovaires, utérus, clitoris, vulve et autres parties résiduelles du vagin — chez une série de sujets de mon laboratoire ; afin de déterminer lequel, le cas échéant, pouvait être responsable de l’hystérie ». Ainsi parle Silas Weir, qui défend la thèse que, selon lui, si les femmes souffrent de troubles mentaux, c’est parce qu’elles ont un utérus, des organes génitaux (qui le dégoutent) et que l’ablation de ces organes est la solution pour les soulager. 

Toutes les femmes sont concernées, les riches comme les indigentes, mais il mène ses expériences et s’exerce sur des femmes sans défense, celles qu’il peut opérer sans anesthésie, sans leur consentement. Peu importe, leur pathologie, il peut décider de leur trancher la langue simplement pour en observer le résultat.   Quand il estime qu’il a obtenu des résultats probants, il propose ses services de bon docteur gyno-psychiatre aux maris de la bourgeoisie qui lui livrent leurs épouses et qui lui payent des honoraires.  

À toutes ces expérimentations les plus abjectes sur le corps des femmes, vient, presque anecdotiquement, se mêler en toile de fond, le récit des bébés nés de viol, déclarés mort-nés pour être proposés à l’adoption à de riches couples contre un don fait à l’établissement… Le sujet universel dont on ne se débarrasse jamais parce qu’il est une réalité.

Le Dr Weir est d’autant plus diabolique qu’il n’est animé que par le désir de réparer le corps des femmes déchiré par des maternités précoces qui ont provoqué des fistules uro-génitales. Son dégout et sa fascination, doublés de son incompétence, le poussent au pire ou au meilleur.

À la lecture de ce roman, je n’ai pu m’empêcher de penser à toutes les victimes des implants vaginaux à travers le monde. Le parallèle me semble évident, au point que je me demande si Joyce Carol Oates n’a pas mené aussi une recherche sur ce scandale sanitaire actuel. 

Avec « Boucher », Joyce Carol Oates nous plonge dans l’horreur de la violence patriarcale dans le milieu médical qui se donne le droit d’utiliser le corps des femmes réduites au silence.

C’est toujours d’actualité et c’est la force de son roman.