Pourquoi mon roman « Sa vie ressemblait à un orage » est-il retiré de la vente ?
Eh bien, sans doute parce que ma vie ressemble vraiment à un orage !
Je m’étais entourée de toutes les garanties en évitant les comptes d’auteur déguisés, les fausses maisons d’édition, en signant un contrat à compte d’éditeur avec une Maison qui était distribuée et diffusée. Cela n’a pas suffi, il manquait la compétence, l’expérience et surtout la confiance et l’honnêteté, ces ingrédients indispensables entre un auteur et son éditeur. Mon roman a été publié alors que la Maison était déjà sous procédure de redressement judiciaire, une information que je n’avais pas et dont je n’ai eu connaissance que fin juillet en allant me renseigner sur le site du tribunal de commerce parce que j’avais des inquiétudes. Mon conseil qui a examiné la situation et mes contrats (qui sont « nul et non avenu » du fait d’une clause manquante) m’a demandé de devancer cet avenir préoccupant et plus qu’incertain en faisant retirer mon roman de la vente pour retrouver l’entièreté de mes droits et pouvoir ainsi espérer redonner une chance à mon texte.
J’ai écrit ce roman dans la douleur et dans l’urgence, en commençant par me demander chaque jour jusqu’où je pouvais aller, jusqu’au jour où je ne me suis plus posé la question et suis allée jusqu’au bout de ce que je voulais dire quitte à être impudique, quitte à choquer, quitte à être jugée. Et ce laps de temps si court de trois mois aura suffi pour que j’entende qu’il y avait beaucoup de sexe dans mon roman et que j’entende aussi le silence assourdissant qui me jugeait. Ce silence qui avait déjà pris tant de place dans ma vie et qui continuait à m’étouffer.
J’ai reçu aussi des messages réconfortants de femmes qui me venaient me dire que mon roman les avait amenées à se poser des questions, sur leur libido, sur leur liberté, sur leurs choix de vie. On m’a très peu parlé du viol, pour ainsi dire jamais. Comme si ne pas m’en parler était une manière de l’oublier.
Je veux continuer à porter ce texte qui dit que le viol ne concerne pas que des femmes du monde du spectacle même si elles sont largement plus exposées du fait de leur métier qui les met aux ordres d’un metteur en scène, d’un réalisateur. Elles sont sous contrat et doivent obéir, je le comprends et je les crois.
Je vais continuer à dire, à écrire que le viol concerne toutes les femmes, qu’elles soient belles ou moches, qu’elles soient célèbres ou non, qu’elles soient montées ou non, dans une voiture ou dans une chambre d’hôtel, qu’elles soient mariées, fidèles ou infidèles. J’ai écrit sur le viol banal d’une mère de famille, un viol sans emprise, un viol « par surprise » et c’est cette voix que je veux continuer à faire entendre.
Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont acheté « Sa vie ressemblait à un orage » et qui m’ont lue. Merci de m’avoir soutenue durant trois mois et de rester à mes côtés.
Conservez bien votre exemplaire, il est unique ! Et pour celles et ceux qui voudraient encore se le procurer, en faisant vite sur les plateformes ou à la librairie de Montauban, ça doit être encore possible pour quelques jours.
Je vous remercie tous pour votre soutien, je vais faire revivre mes mots.
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