J’ai lu l’article de Sylviane Agacinski (Le Monde du 30 septembre 2024) dans sa totalité et l’ai même relu une deuxième fois pour être certaine qu’elle avait bien écrit : « La virilité masculine, c’est sans doute une puissance physique et sexuelle spécifique sur laquelle repose la possibilité du viol : mais la question est de repenser une virilité civilisée et décente, c’est-à-dire une puissance capable de retenue et de maîtrise de soi.», et je me suis dit qu’elle n’avait jamais dû être violée, qu’elle n’avait jamais été agressée, qu’elle ne connaissait pas cette destruction.
Sylviane Agacinski doit appartenir à ces femmes qui ont eu cette chance et qui ont échappé à cette « puissance physique et sexuelle spécifique sur laquelle repose la possibilité du viol » comme elle l’écrit. Cette « possibilité du viol », c’est précisément ce que nous ne voulons plus subir, c’est précisément ce dont nous voudrions ne plus avoir peur parce que la virilité des hommes ne s’exprime pas de cette manière et que si certains pensent encore que c’est ainsi qu’ils nous montrent qu’ils sont des hommes, ils se trompent. Morgan N. Lucas dans sa tribune du 21 septembre dans Libération ne s’égare pas quand il s’adresse aux hommes en leur disant de ne pas avoir peur quant à leur virilité qui pourrait être mise à mal. Il a raison, il les rassure.
Les hommes n’ont pas besoin de faire une démonstration de leur puissance physique et sexuelle pour séduire une femme puisque sur cette soi-disant puissance repose la possibilité du viol.
La possibilité, en français c’est une éventualité, c’est une perspective et ce n’est pas envisageable. Sylviane Agacinski écrit aussi que « … le patriarcat est fondé avant tout sur une institution familiale désormais révolue, dans laquelle le père avait tout pouvoir sur sa femme et ses enfants. Quant à la culture du viol, la formule est ambiguë dans un pays où, depuis un demi-siècle, cet acte constitue un crime passible de peines sévères, grâce au courage de Gisèle Halimi. » Elle vit dans quel monde pour affirmer que nous sommes libérées du patriarcat ? Elle vit dans quel monde pour parler de « la culture du viol » comme « une formule ambiguë » alors que seulement 0,6 % des viols ou tentatives de viol donnent lieu à une condamnation ?
Elle pense nous faire avaler son analyse parce qu’elle cite Gisèle Halimi ?
On est mieux entendues et défendues par les hommes qui ont le courage de prendre la parole.
Merci à eux de prendre la parole.
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