Avertissement : Toute ressemblance avec des sentiments existant ou ayant existé n'est pas une pure coïncidence.
J’ai compris un sentiment.
Ce sentiment de ne pas être soulagé par la mort d’un
criminel qui vous a causé directement du tort et dont la mort lui aura permis d’échapper
à toute explication, tout jugement, toute punition. Le mot « tort »
est un peu minimaliste pour qualifier un crime, il faudrait en trouver un autre
qui exprime mieux l’ignominie. Je ne l’ai pas trouvé, il y a des mots qui restent
secs comme les douleurs.
Avant, quand j’entendais les médias parler de la déception et de la
colère des victimes à la nouvelle de la disparition du criminel impliqué ou simplement
soupçonné de l’être je ne comprenais pas la réaction de colère et de
découragement de ses victimes et à chaque fois, je m’interrogeais sur mon
incompréhension. Je me disais que puisque le criminel impliqué ou soupçonné de
l’être était mort, l’affaire était classée et sa mort permettait de passer à autre chose
et d’oublier.
Je ne comprenais pas le désarroi des victimes que l’on voyait s’exprimer devant les micros et les caméras.
Je ne comprenais pas car je savais parfaitement que cette incompréhension venait d’une pièce qui me manquait et que cette pièce était du domaine de l’intime et de l’indicible pour les victimes. C’était une pièce qui appartenait à l’histoire de gens qui ont rencontré des drames et j’étais soulagée de savoir que cette pièce n’appartenait qu’à eux et qu’elle m’était interdite.
Mais j’aurais néanmoins voulu les consoler en leur disant : ils sont morts, c’est terminé, cessez de vous tourmenter, ils ne vous tourmenteront plus.
Hier, j’ai senti mes poumons se fermer et le souffle me manquer, hier j’ai senti une barre dans ma poitrine et le désarroi immense d’être envahie par un silence.
Hier j’ai compris que ce sentiment longtemps incompris et ignoré était en moi.
Je ne comprenais pas le désarroi des victimes que l’on voyait s’exprimer devant les micros et les caméras.
Je ne comprenais pas car je savais parfaitement que cette incompréhension venait d’une pièce qui me manquait et que cette pièce était du domaine de l’intime et de l’indicible pour les victimes. C’était une pièce qui appartenait à l’histoire de gens qui ont rencontré des drames et j’étais soulagée de savoir que cette pièce n’appartenait qu’à eux et qu’elle m’était interdite.
Mais j’aurais néanmoins voulu les consoler en leur disant : ils sont morts, c’est terminé, cessez de vous tourmenter, ils ne vous tourmenteront plus.
Hier, j’ai senti mes poumons se fermer et le souffle me manquer, hier j’ai senti une barre dans ma poitrine et le désarroi immense d’être envahie par un silence.
Hier j’ai compris que ce sentiment longtemps incompris et ignoré était en moi.
La pièce qui me manquait s’était logée exactement là où il
fallait pour me permettre de ressentir ces sensations intimes et indicibles de
savoir qu’on ne pourra plus jamais savoir et qu’il va falloir continuer à vivre
avec ses convictions mais aussi ses incertitudes.
J’aurais aimé ne jamais placer la pièce qui fait tourner le mécanisme de ce sentiment abrutissant.
J’aurais aimé ne jamais placer la pièce qui fait tourner le mécanisme de ce sentiment abrutissant.
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