La semaine dernière, un homme m’a fait un cadeau.
Je ne connais pas cet homme.
Il ne sait pas qu’il m’a fait un cadeau.
Je viens lui dire.
C’est un homme que je croise sur les réseaux sociaux. J’avais pu voir, son nom qui le rendait un peu Flamand — c’est ce que je m’étais dit bien qu’il vive dans le sud de la France — ,sa photo qui confirmait le nom un peu flamand, ses publications qui n’étaient ni une ode aux chats ou à Trump, j’avais donc accepté son invitation.
Et je l’avais un peu négligé, je ne le suivais pas assidument, jusqu’au jour où je tombe sur une de ses publications, une blague idiote et sexiste avec un arrière-plan décoratif qu’on ne peut pas louper. Je ne le connais pas ce Flamand du sud, mais il me consterne. J’avais une autre idée de cet inconnu.
Je me fends d’un commentaire. Je lui dis qu’il n’est pas drôle du tout. En gros, je lui dis qu’il est con. Et je me dis que jamais il ne me répondra, mais qu’au moins, je l’aurai remis à sa place et que peut-être d’autres de ses amis qui avaient rigolé à sa blague le prendront aussi pour eux. C’est le principe du militantisme, agir sans rien attendre de particulier. On agit pour le futur, pour les autres, pour que ça change. La seule chose à laquelle on doit s’attendre lorsqu’on milite, c’est un retour de haine.
Et, cet homme m’a répondu.
Il m’a dit qu’il avait compris combien il avait été stupide et blessant. Il m’a écrit qu’il regrettait d’avoir voulu « amuser la galerie sans discernement » et serait désormais plus vigilant.
Il a supprimé sa blague sexiste.
J’ai refermé mon téléphone en me disant que nous avancions, qu’il y avait des hommes à qui on pouvait parler et qui pouvaient comprendre, ressentir et regretter. Des hommes qui pouvaient dire qu’ils avaient fait une erreur.
C’est tout ce que nous réclamons.
Cet homme m’a fait ce cadeau.
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