jeudi 6 octobre 2022

La matinée de l’archange saint Michel.

 


     Ce matin sur la place Nationale, Montauban célébrait l’archange saint Michel. Nous n’en savions pas plus, alors comme c’est à deux minutes de chez nous, nous sommes allés prendre un café en terrasse, sur le petit bout du carreau de la place Nationale qui était resté disponible pour quelques tables, toute la place étant investie par le 17e régiment du génie parachutiste de Montauban. On comprend que c’est une célébration militaire et je me souviens que saint Michel est le patron protecteur des parachutistes en vérifiant sur Google. 

     Les soldats se mettent en place, les musiciens d’un côté, ceux en armes regroupés sur trois ailes de la place, la quatrième étant réservée aux officiels. C’est ce que l’on comprend en voyant une sorte de tribune installé sous un dais. 

     On traine sur notre terrasse rétrécie en suivant la mise en place des opérations et je sens que Jno réfléchit. Il me dit, on va faire le tour de la place par les couverts (les arcades pour les Parisiens), alors on marche tranquillement pendant que la cérémonie démarre. 

     Je cherche à repérer ma journaliste de La Dépêche, celle que j’ai vue samedi et qui doit me faire un article, je voudrais lui demander où elle en est. Jno continue d’arpenter le bord du carreau et soudain il me dit, Valérie Rabault est là et je pense qu’elle aussi nous a vus ! C’est elle qu’il cherchait. Notre députée a déposé en juin à l’Assemblée Nationale une proposition de résolution visant à demander une enquête sur les adoptions illégales et nous voudrions savoir quel sera le calendrier, si elle a réalisé ce que représentait la communication de l’ONU de la semaine dernière, si elle pense toujours à nous. 

     Alors on se poste chacun sous un angle différent pour ne pas la perdre de vue suivant notre stratégie bien élaborée et qui a fait ses preuves depuis maintenant quatre ans. Jno me dit, on va l’intercepter et lui demander où elle en est avec sa résolution et lui parler de l’ONU.

     La cérémonie se déroule, une maitresse de cérémonie commente les étapes et soudain j’entends : la marraine du régiment, la princesse Caroline de Hanovre va passer les troupes en revue. Je réfléchis et interroge la case de mon cerveau rattachée à Stéphane Bern, je cherche la princesse des yeux et je la reconnais, c’est bien elle, Caroline de Monaco. Pour ceux qui ne sont pas abonnés à Point de Vue, Caroline de Monaco est devenue princesse de Hanovre en 1999. 

     Jno, lui poursuit son idée de profiter de l’occasion pour parler à Valérie Rabault. Je lui glisse que ce n’est peut-être pas le bon moment, qu’à ses côtés, il y a Caroline de Monaco et sans doute tout le service d’ordre qui va avec. Il me regarde et me dit, ça ne change rien. 

     La cérémonie est terminée, j’en demande confirmation au soldat qui est posté à notre niveau et qui n’est pas là pour parader, je sais que son fusil mitrailleur est opérationnel. Je regarde le groupe des officiels qui s’est mis à l’écart dans un angle des couverts de la place, Madame le Maire à qui on n’a rien à demander, notre députée à qui on a tout à demander, Caroline au milieu et des généraux pleins d’étoiles autour. 

     Je sais que je ne vais pas y aller, pour une fois j’ai peur. Ils sont entre eux, j’ai les cheveux gras accrochés dans une pince à la va vite à la sortie de la salle de bain et Jno a un sac de courses à la main. On a l’allure de Raymonde et Robert Bidochon. 

     Je n’ai pas peur d’aller aborder notre députée, j’ai peur de la protection dont doit bénéficier Caroline de Monaco et je me vois déjà plaquée au sol par un officier de sécurité et l’angoisse m’interdit d’y aller. 

     Jno ne doit pas se poser toutes ces questions car il me prend soudain le bras avec sa main qui ne porte pas le sac de courses et me dit, on y va car ils sont en train de démarrer pour aller sans doute boire un pot à la mairie et après ce sera foutu. 

     Alors on y va, je ferme les yeux et fais le vide, mais il ne se passe rien puisque notre députée nous reconnaît et comme le placage au sol n’arrive pas, mon angoisse tombe au sol aussi sec. 

     Nous avons donc échangé, en marchant entre Valérie et Caroline, Caroline de Monaco que j’avais d’ailleurs complètement oubliée. Comme quoi, on se fait bien de l’angoisse pour rien ! Notre députée nous a rassurés, elle a bien en tête la proposition de résolution qu’elle a déposée et elle y travaille pour le début de l’année. On lui a parlé de l’ONU de VAIA. Et puis ils ont continué tout droit et nous, on a tourné à droite pour rentrer chez nous. 

     Pour faire celle qui était totalement décontractée, j’ai dit à Jno, ça fait drôle quand même de se retrouver à marcher à coté de Caroline de Monaco. 

     Il m’a répondu, ce qui me fait le plus bizarre, c’est de me dire que je l’ai connue quand elle était enfant. 

     Je lui ai dit, mais enfin Jno, elle a mon âge ! 

     Il m’a regardé en répliquant, ah oui, c’est vrai !

     

     


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