Le blog de Veronique Piaser-Moyen, une femme artiste qui se raconte au quotidien avec humour et émotions.
samedi 7 mai 2022
Bobine de fil dans le désordre
dimanche 1 mai 2022
Les rideaux
Cela fait un mois que nous habitons à Montauban et cela fait un mois que nous nous installons, avec de l’aide et aussi, seuls, ce qui ne serait pas très grave si nous étions de bons bricoleurs, mais ce n’est pas le cas. Nous possédons juste une grande dose de bonne volonté et aussi de mauvaise humeur quand le mur à franchir est trop haut pour nous.
Quand nous tentons malgré tout de franchir le mur, cela nous amène à des épisodes dignes de Mr Bean et l’épisode du rideau de la chambre fait partie du florilège.
Lorsque nous avons emménagé, il y avait déjà un rideau occultant à la fenêtre de notre chambre, mais pas beau et bien moins beau que celui que nous avions dans notre maison. Mon plan était donc de remettre mon beau rideau en le doublant du rideau en place. Jusque-là, ce n’est pas du bricolage, ce n’est que de la couture et, même sur 3 m 50, je gère très bien.
Malheureusement, une fois le rideau remplacé, nous avions détecté un léger défaut : la barre de rideau placée à ras de plafond gênait, la tête de rideau frottait et le rideau circulait très mal. « Pas de problème ! » me dit mon mari bricoleur, je vais baisser légèrement la barre et le rideau coulissera sans entrave.
Le seul risque encouru, c’était la hauteur sous plafond, un bon 3 m 50. Heureusement — nous avons parfois une chance incroyable —, la copropriété possède un immense escabeau qui est à disposition dans le couloir de la cave et nous avons donc pu atteindre le sommet, juchés sur cette double échelle.
Une fois tout installé, que le grand, lourd et beau rideau coulissait joyeusement sur sa tringle, j’ai voulu rabattre les volets intérieurs et, là, déception, les volets butaient sur la barre et ne se rabattaient plus… On s’est dit qu’on y réfléchirait demain.
Grâce aux rideaux qui coulissaient comme sur des rails, nous avions pu obscurcir la chambre pour la nuit et surtout réfléchir au problème des volets.
L’idée première de mon mari bricoleur était de placer des potences de barre plus longue pour gagner de la place en avant de la fenêtre et pouvoir ainsi rabattre les volets intérieurs.
J’ai suivi son idée que je trouvais excellente, j’avais même repéré les potences ad hoc sur le site de Mr Bricolage. Ce ne serait que l’affaire d’une nouvelle matinée de bricolage pour que tout soit remis en place correctement, volets qui s’ouvrent et rideau qui circule.
Dans l’insomnie habituelle de ma nuit, j’ai réfléchi, j’ai fait le schéma, volets, fenêtre, rideaux et à 3 h du matin, j’ai compris que ce n’était pas une question de longueur de potence. Nous avions descendu la barre de rideaux devant la fenêtre et ce n’étaient pas seulement les volets qui ne se rabattaient plus, c’était surtout la fenêtre qui n’allait plus s’ouvrir !
J’avais constaté pour les volets intérieurs, mais je n’avais pas essayé d’ouvrir la fenêtre.
Je n’ai pas réveillé mon mari bricoleur pour lui annoncer ma conclusion que je ressentais comme une révélation, mais ça, c’était parce qu’à 3 h du matin, le moindre truc prend des allures de révélation.
J’ai attendu le petit déjeuner.
Je lui ai dit et il m’a répondu : « Alors, c’est pour ça qu’ils avaient placé la barre à ras de plafond… »
Les bonnes nouvelles, c’est qu’on n’a pas eu à aller voir Mr Bricolage, qu’on a fait l’économie de deux potences et qu’il suffisait de remonter la barre et de la remettre dans sa position initiale, même pas de trous à repercer.
Il a fallu tout de même de nouveau gravir notre sommet à 3 m 50.
J’ai raccourci mon rideau par le haut pour qu’il ne racle plus le plafond.
C’était si simple et ça nous a pris deux matinées.